Edito

L’obligation d’admettre… Une bien vilaine formule pour une si belle mission ! De par la loi, imad est soumise à « l’obligation d’admettre », qui lui impose de prendre en charge toute personne résidant dans le canton de Genève, dont la santé exige des soins, des suivis attentifs ou des aides temporaires ou durables. Mais est-ce vraiment une contrainte ? Ou n’est-ce pas plutôt une promesse ? Quoi de plus noble et de plus équitable en effet que d’accepter chaque demande de soins à domicile sans distinction ? A imad, il n’y a pas de « bons » ou de « mauvais » patients, au sens où certaines prestations sont plus lucratives que d’autres. imad ne refuse personne. 24/24h et 7/7jours, imad soigne et soutient à domicile chaque personne malade ou en perte d’autonomie.

Alors oui, de cette contrainte nous faisons une fierté. Car à imad, nous mettons toutes nos compétences, notre professionnalisme et notre engagement au service des personnes qui en ont besoin. Osons le dire : au gré des quelque 6’200 visites quotidiennes effectuées en 2019, soit 1,5 million de visites annuelles, ce sont des miracles que réalisent nos équipes. Grâce à une capacité d’agilité exercée chaque matin par nos collaboratrices et collaborateurs dans nos antennes de maintien à domicile, nous effectuons un travail de proximité sans égal et de grande qualité auprès des personnes que nous suivons. Dans les quartiers, dans les communes, en ville ou en campagne, nos équipes font face aux intempéries, pallient l’absence éventuelle des collaboratrices et collaborateurs malades, assument des patientes et patients non prévus au sortir de l’hôpital, répondent aux nombreuses urgences, coordonnent les soins et les intervenantes et intervenants, relayent les médecins traitants, sans jamais déroger à la qualité des prestations délivrées avec empathie et conviction.

Les statistiques 2019 le confirment. La population qui nous est adressée est de plus en plus âgée. Le corollaire de ce constat est une évolution notable du nombre de situations de plus en plus lourdes, dites complexes, qui nous sont confiées. Elles requièrent des prises en charge très exigeantes, notamment en termes de coordination et de formation continue de nos collaboratrices et collaborateurs.

Le vieillissement de la population et le virage ambulatoire sont des réalités auxquelles nous devons pouvoir faire face avec des moyens adaptés. Raison pour laquelle il est de notre devoir de rappeler que imad, en tant qu’établissement public autonome de l’Etat de Genève, n’applique aucune marge sur ses tarifs, quelles que soient les prestations délivrées. Elle doit maintenir un juste équilibre entre le budget qui lui est alloué et les prestations à fournir. Alors oui, saluons la promesse d’être obligé d’admettre ! « L’homme est soumis à l’obligation de se laisser guider dans toutes ses actions par des considérations morales », disait Gandhi. Poursuivre notre mission de service public, en développant des compétences adaptées aux nouveaux besoins des populations complexes et fragiles qui souhaitent pouvoir bien vivre à leur domicile le plus longtemps possible, telle est notre vision et notre engagement pour les années à venir. Il en va de notre responsabilité envers l’Etat et envers la population.